Qu'est-ce qui sert vraiment à un meilleur positionnement ES ?

L'amélioration du positionnement du niveau "Ecoles supérieures" est un thème qui se pose depuis longtemps, et pas seulement depuis l'année dernière avec les deux motions correspondantes soumises au Parlement. Mais ces motions ont donné l'impulsion décisive dans toute la Suisse, à savoir que quelque chose doit absolument changer. L'ODEC participe à cette réorientation au niveau fédéral et fournit des données et des éléments qui ne doivent pas être ignorés.

Le CNC n'est "pas encore" la solution
De nombreux acteurs de la politique suisse de la formation espéraient que l'introduction du Cadre national des certifications (CNC) résoudrait aisément le "problème" du positionnement ES. Les formations professionnelle et scolaire/académique doivent être reconnues équivalentes, comme le stipule la Constitution fédérale. Le CNC est un excellent système qui compare et mesure les compétences professionnelles et qui ne se cantonne pas à la durée de la scolarité. Toutefois, dans les années à venir, les compétences professionnelles ne supplanteront certainement pas les titres obtenus, car il faudrait alors complètement repenser la question. 

Les évaluations suivantes sont basées sur les réponses de 2'275 diplômés ES obtenues au cours de notre enquête ES à grande échelle

Les diplômés ES n'accordent pas beaucoup d'importance au CNC, et malheureusement pas plus à l'avenir. L'actuel CNC ne va a priori pas résoudre les problèmes de positionnement de la formation professionnelle supérieure (Ecoles supérieures (diplômes ES), examens professionnels (brevets) et examens professionnels supérieurs (diplômes)). Env. 8% des participants à l'enquête ont déjà été en contact avec le CNC dans leur entreprise, alors que ce chiffre n'est que de 10% pour les dirigeants/cadres. De plus, seulement 10% affirment que le CNC a une importance (3%) ou plutôt une importance (7%) dans leur milieu professionnel. Ils voient une faible lueur d'espoir quant à l'importance future du CNC : 25% y voient une importance croissante avec 5% de "oui" et 20% de "plutôt oui"; un résultat qui donne à réfléchir et qui montre très clairement que le CNC ne peut être considéré comme une solution de positionnement ES.

Les actuelles traductions du diplôme ES ne sont pas utilisables
Nous avons demandé si le titre officiel “Advanced Federal Diploma of Higher Education” introduit par la Confédération était utile pour les activités professionnelles. Le résultat est dévastateur : seuls 16% des participants à l'enquête considèrent que ce titre est utile, soit 2% de moins que ce que l'évaluation intermédiaire indiquait (cf. Bulletin 2-2019). Parmi les membres de la "Direction", ce chiffre n'est que de 12%; et seulement de 4% dans le secteur "Hôtellerie / Hébergement". Indépendamment des critères utilisés pour évaluer les données, 95% des données se situent entre 10% et 20%. Avec de si mauvais résultats, il est évident pour les diplômés ES qu'une solution différente et meilleure est nécessaire pour le titre anglais.

Changements nécessaires pour renforcer le positionnement ES

• Diplôme fédéral ES exigé
  Les participants à l'enquête estiment qu'il est "très important" que le diplôme ES devienne un diplôme fédéral. Il est intéressant de relever que ce sont précisément les participants du secteur "Ressources humaines / Formation" qui y voient la plus grande importance avec 0% "pas important", 2% "plutôt pas important", 9% "plutôt important", 21% "important" et 68% "très important". Ailleurs, les conclusions sont identiques avec des écarts de +/- 5%.
  On a demandé aux participants dans quelle mesure il leur était important d'avoir à l'avenir le blason de la Suisse sur le diplôme ES.
  L'utilisation du blason suisse sur le diplôme ES est également perçue par la majorité comme "importante" et "très importante". Dans cette même question, les personnes impliquées dans la sélection du personnel, telles que les RH, les cadres ou la direction, ont estimé que le blason suisse était plus important que pour la moyenne. Les personnes travaillant dans une entreprise orientée vers le marché intérieur, estiment que le blason suisse est beaucoup plus important que celles qui travaillent dans une entreprise internationale.
   
• Protection de la désignation "Ecoles supérieures"
  La question suivante a également conduit à une conclusion très claire : "La protection de la désignation "Ecole supérieure" contribuerait-elle à un meilleur positionnement de l'ensemble du niveau ES ? (Protection de la désignation ES : seuls ceux qui offrent au moins une filière ES peuvent se qualifier d'Ecole supérieure)".
  La désignation doit être protégée : "Ressources humaines / Formation" considère à 90% de "oui" et "plutôt oui" que cette protection constituerait une contribution importante. De même que l'"Administration" avec 92%. En ce qui concerne les fonctions, 92% des "membres de la direction" concluent la même chose.
  Les premiers résultats de l'enquête ES sont clairs et limpides en montrant une image forte et uniforme des exigences pour un meilleur positionnement du niveau ES. Ces statistiques ne peuvent tout simplement pas être ignorées; celles-ci montrent exactement où et comment agir. Tous les résultats seront intégrés dans le projet fédéral "Mieux positionner le niveau ES".

Des résultats détaillés de notre étude à grande échelle sont en cours et seront régulièrement publiés. Tenez-vous au courant avec notre newsletter. Les membres reçoivent automatiquement la newsletter; si ce n'est pas le cas, merci de nous le signaler. Les non-membres peuvent s'inscrire sur notre site : www.odec.ch/inscription-newsletter