L’ODEC fait campagne à Berne pour le niveau ES

Bundeshaus

Les Ecoles supérieures sont enfin de nouveau traitées au Parlement suisse: en 2018, deux motions ont été soumises en vue d’apporter des améliorations au niveau ES. L’ODEC est toujours présente et fournit aux politiciens les informations nécessaires. Les processus politiques sont fastidieux, mais il s’avère que nous sommes sur la bonne voie.

Goutte à goutte, l’eau creuse la roche. Ou, comme le dit Urs Gassmann, Directeur de l’ODEC: «Si on le secoue assez longtemps, même le rocher le plus lourd bougera». Il fait référence au Conseil fédéral qui, en juin 2018 encore, ne voulait encore rien savoir du renforcement des Ecoles supérieures. Il s’est opposé à la motion de la Conseillère aux Etats Anita Fetz. Le Conseil des États a néanmoins adopté la motion à une large ma jorité. En septembre 2018, une deuxième motion ES similaire a été traitée au Parlement, motion qui a été soumise par la Commission du Conseil national pour la science, l’éducation et la culture (CSEC). Cette motion requiert que les Ecoles supérieures soient clairement identifiées dans le système suisse de formation professionnelle, mais contrairement à celle de A. Fetz, elle ne contient pas d’exigences concrètes. Et soudain … l’avis du Conseil fédéral est devenu positif. «Ce dernier est prêt, dans une prochaine étape, à revoir globalement le système des Ecoles supérieures proposant des filières de formation et des post-diplômes ES reconnus par la Confédération, en vue de leur positionnement national et international, et à procéder à des ajustements appropriés». Le Conseil national a adopté sans opposition cette seconde motion après une explication des Conseillers nationaux, Jacques-André Maire et Hans-Ulrich Bigler.

Mieux exprimer la haute qualité de la formation ES

Début novembre 2018, la CSEC du Conseil national a décidé que le texte de la motion Fetz serait modifié pour refléter sa propre motion. La motion Fetz appelle à des titres fédéraux, à des diplômes signés par la Confédération, à une protection de l’appellation des Ecoles supérieures, et à la possibilité d’une reconnaissance institutionnelle – donc à des mesures concrètes qui permettraient de mieux exprimer la haute qualité de la formation ES. La CSEC, en revanche, souhaite laisser au Secrétariat d’Etat SEFRI responsable le soin d’élaborer des mesures de mise en oeuvre. Le 12 décembre 2018, la motion de renforcement des Ecoles supérieures sera votée; plus rien ne s’oppose en fait à son adoption. Lors d’adoption, le dossier est transmis au Conseil fédéral qui doit présenter une proposition de mise en oeuvre dans un délai d’un an. Celui-ci chargera le Secrétariat d’état SEFRI compétent d’élaborer cette proposition.

Influencer la formation de l’opinion

Depuis l’introduction du niveau ES en 2005, les politiciens fédéraux n’ont jamais traité ce sujet de manière aussi intensive qu’aujourd’hui. Bien que les deux motions touchent au renforcement des Ecoles supérieures, les mesures profiteront également aux diplômés ES. Les discussions et les réflexions au sein du Conseil ont largement porté sur la situation des diplômés. En fournissant du matériel informatif, l’ODEC a joué un rôle important dans la formation de l’opinion. Le Conseiller aux Etats, Ivo Bischofberger, s’est référé au Bulletin ODEC. Les autres Conseillers aux Etats, Beat Vonlanthen, Hannes Germann et Alex Kuprecht, ont également saisi l’occasion de faire campagne pour l’adoption. De plus, nous avons écrit au Conseil national la lettre de recommandation ci-contre pour l’adoption de la motion de la CSEC. La Conseillère nationale Rosmarie Quadranti nous a aidés en faisant distribuer cette lettre au Conseil national. Tout cela montre qu’il vaut la peine d’être présent dans la Berne fédérale et de rester en contact avec les plus hauts politiciens du pays. Le directeur de l’ODEC Urs Gassmann regrette certes que les exigences de la motion Fetz n’aient pas passé, mais est confiant que l’on progresse enfin grandement et que la motion sera adoptée. Et il pense déjà plus loin: «Nous participerons au processus de mise en oeuvre, pour que les exigences de la motion Fetz soient néanmoins satisfaites et que les diplômés ES obtiennent enfin des diplômes fédéraux».